Journée internationale des droits de la femme : pourquoi est-il important de célébrer cette journée ?
Le dimanche 8 mars se déroulera la journée internationale des droits de la femme, et non pas la journée de la femme comme l’on peut entendre par abus de langage. En effet, le but de cette journée n’étant pas de célébrer la femme, mais d’en revendiquer ses droits.
Créée en 1977 par les Nations unies, cette journée fait partie des 87 journées internationales reconnues par l’ONU.
Mais pourquoi continuer de célébrer et de revendiquer les droits des femmes ?
1. Bilan de la situation des femmes en France et dans le monde
Depuis 1977, la condition des femmes a bien évolué : Interruption volontaire de grossesse (IVG) remboursé par la sécurité sociale en 1982, promulgation de la première loi sur la parité politique en 2000, vote de la Loi N°2012-954 en 2012 relative au harcèlement sexuel…
Les avancées sont nombreuses mais les inégalités encore trop marquées.
La journée internationale des droits de la femme est donc l’occasion de faire le bilan des avancées féministes françaises et mondiales, mais aussi de mettre en lumière des inégalités, réelles et clivantes, qui subsistent encore dans nos sociétés.
2. Inégalités entre les hommes et les femmes
2.1. L’inégalité salariale
La première inégalité notable et sans doute la plus médiatisée : l’inégalité salariale. En France, en 2017 selon le rapport de la Commission Européenne, les femmes sont payées en moyenne 16,3% de moins que ses collègues masculins. En amélioration depuis 2015 où la différence salariale était de 24% en moyenne, mais qui reste encore trop élevée.
Deux explications à cela : malgré la convention selon laquelle il est obligatoire de rémunérer les hommes et les femmes de manière égale, les hommes obtiennent différents compléments salariaux qui viennent augmenter indirectement leurs revenus.

De plus, la maternité des femmes cause un frein au salaire de ces dernières. Selon l’INSEE, l’arrivée d’un enfant est à l’origine d’une baisse de salaire moyennant 2 à 3%, alors qu’elle n’influe aucunement sur celui des hommes.
Aussi, 33% des mères travaillent à temps partiel pour s’occuper de leurs enfants, contre seulement 4% des pères en moyenne.
Nous constatons alors un véritable plafond de verre pour les mères. L’élaboration d’un contrat d’embauche initial, comprenant la même rémunération qu’importe le genre de l’employé.e, n’est donc pas une mesure suffisante pour assurer une égalité salariale vérifiée.

2.2. L’invisibilisation des femmes dans l’Histoire
Une seconde inégalité, dans la science et la culture cette fois persiste encore. Lors de l’analyse des divers livres scolaires d’Histoire, de sciences, de chimie ou encore de physique, aucune ou peu de femmes y sont évoquées. Concernant les noms de rues, même constat : seulement 2% des rues françaises portent un nom féminin. Pour 73 hommes au panthéon, uniquement 4 femmes. Alors, il n’y va-t-il aucune femme importante dans la culture et dans les sciences, ou ne sont-elles simplement pas reconnues ?

2.3. Les stéréotypes de genre
Socialement, de nombreuses inégalités sont encore à noter : peut-être les plus latentes, et les plus perverses car acceptées par tou.s.tes : « C’est un jouet de garçon ça » « c’est normal qu’il court plus vite que toi, c’est un garçon », « les filles ne font pas ça », « ne t’habilles pas comme ça », « ne sors-pas à cette heure-là », « elle l’a bien cherché » … Tant de phrases déjà entendues à de nombreuses reprises, dès le plus jeune âge, toujours prononcées à destination de la gente féminine, jamais à la gente masculine. En tant que femme, nous grandissons avec l’idée que l’homme est différent de nous, et possède bel et bien l’ascendant sur nous, les femmes.

L’importance de la journée internationale des droits des femmes réside donc dans la prise de conscience des ces inégalités, ouvrir le débat, et dire « STOP » à ce que nous ne voulons plus tolérer.
3. Dénoncer les violences faites aux femmes
Par violence, nous ne sous-entendons pas uniquement les violences physiques qui existent dans certains couples, mais bel et bien de toutes les violences : physiques, morales, conjugales, familiales ou dans la rue.
Les chiffres concernant le harcèlement et agression de rue sont alarmants :
Selon une étude HEC et une étude du ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes :
- 100% des utilisatrices des transports en commun franciliens ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement sexistes ou agressions.
- 25% des femmes entre 18 et 29 ans déclarent avoir peur dans la rue
- 40% des femmes déclarent avoir renoncé à fréquenter certains lieux publics suite à des manifestations sexistes.
Aucun de ces actes ne doit être banalisés, et encore moins passés sous silence.
A noter que les victimes ne sont jamais responsables de leur agression : peu importe le lieu, l’heure, l’âge ou la tenue de la victime.
La journée du 8 mars permet donc de dénoncer ces violences, et de faire émerger une sororité pour lutter contre ces dernières. Parce que nous sommes tou.s.tes concerné.es : les violences faites aux femmes ne sont pas une problématique féminine, mais une responsabilité sociétale.
4. Continuer le combat vers l’égalité des genres
Lors de la journée internationale des droits de la femme, nous réaffirmons, ensemble, notre combat. Oui, le féminisme est un combat, un combat pour donner une bonne fois pour toute un grand coup de pied aux dictâtes d’un autre temps.
Parce que selon l’enquête Contexte de la Sexualité en France, 16% des femmes ont subi un viol ou une tentative de viol ; Parce que plus de 220 000 femmes sont victimes de violences conjugales ;
Parce que 200 000 millions de jeunes filles ont subi des mutilations génitales ;
Parce que nous avons besoin d’être respectées, écoutées, entendues, considérées.
Et nous n’avons pas à être polies.
« Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour le droit des femmes »
Marchons pour nos droits.
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Crédit photo principale : AP Photo/Kathy Willens