6 conseils pour se débarrasser de la charge mentale
La charge mentale, une histoire de femmes?
La charge mentale, c’est devoir penser à faire la vaisselle, faire un planning pour le linge, ne pas oublier le rendez-vous du petit chez le dentiste, organiser sa journée pour être à l’heure au judo, et se coucher en pensant déjà à l’organisation du lendemain.
Cette charge est vécue partout, par tout le monde, mais est surtout une affaire de femme : lourd héritage du passé.
Et nous voilà confinés chez nous, la tête à la fois dans le ménage, dans le boulot, et avec les enfants.
Évidemment, la charge mentale n’est pas qu’une histoire de couple, ni juste une histoire de femme. Mais le vrai souci, c’est qu’il existe un déséquilibre dans cette charge : les statistiques s’accordent à dire que les femmes dans le couple s’y trouvent en première ligne.
Cependant, elle ne doit pas être vu comme une fatalité : sans prétention, voici 6 conseils pour commencer le chemin vers l’équilibre des tâches mentales.
1. Prendre conscience de sa charge mentale
Il y a quelques années la notion de « charge mentale » était encore loin d’être rentrée dans le langage courant. Pourtant, elle n’était pas moindre.
Ce qui a changé ? La prise de conscience. Prendre conscience du poids de sa charge mentale, des différentes tâches ménagères à penser et à faire en une journée.

L’un des outils pour aider à cette prise de conscience, est de faire une « Did list « https://www.psychologies.com/Couple/Vie-de-couple/Hommes-Femmes/Articles-et-Dossiers/Charge-mentale-comment-s-en-liberer/5Le-choc-de-la-did-list#5». A l’inverse d’une « To do list », pratique mais anxiogène (en tout cas pour ma part), la « Did list » est la conception d’une liste de tout ce qui a été fait dans la journée : la lecture de cette liste provoque un petit choc. C’est seulement en écrivant que l’on réalise les aberrations qui constituent notre vie et qui, pourtant, paraissent tout à fait banales au quotidien!
2. Déconstruire ses habitudes
Même en étant la plus féministe des féministes, nous avons toutes intégré une vision patriarcale historique : « les hommes au charbon, les femmes à la maison ».
Pour se décharger un peu, il faut déconstruire ses croyances et ses habitudes.
Non, une femme n’est pas génétiquement mieux organisée, ni plus ordonnée.
Non, un homme n’est pas par nature crade et bordélique.
De ces gros préjugés, découlent un tas de petites choses qui paraissent plus anodines, mais non moins perverses : un homme ne sait pas faire deux choses en même temps, un homme ne voit pas le désordre comme le voit une femme…
Déconstruire ses habitudes, c’est accepter que si tu le fais, il est capable de le faire aussi.
3. Dialoguer
Lorsque la charge mentale est admise, il est important d’en parler avec son/sa partenaire. Bien trop souvent, le terme de « charge mentale » est un terme inconnu au bataillon par les hommes.
En discuter en toute bienveillance, en expliquant le poids qu’elle représente, et trouver des solutions à deux pour qu’elle soit mieux répartie au sein du couple est une étape primordiale pour alléger son quotidien.

Quelques conseils pour se faire entendre (et écouter !) :
- Parler en « je » plutôt qu’en « tu »
En prenant un ton accusateur, l’autre va adopter une posture défensive, et sera plus à même de chercher des excuses plutôt que de trouver des solutions.
En parlant de ce que « je » ressens par rapport à la situation, il y a plus de chance que votre conjoint.e soit dans l’empathie et s’organise avec vous pour trouver des solutions.
- Ne pas juger l’autre ni l’accuser
Quelle est votre première réaction lorsque vous vous sentez jugée ou accusée? Vous avez envie de vous défendre et c’est bien normal. Restez sur des faits, n’utilisez pas de jugement comme « c’est pas bien » ou « tu es nul de faire ça», partagez plutôt votre ressenti et vos besoins.
- Ne pas hausser le ton
Également, en haussant le ton, nous entrons dans une posture « d’accusé » et « d’accusateur ».
Il est aussi possible que ce soit l’autre qui élève la voix en premier. Une astuce : parler volontairement plus bas, presque en chuchotant, ce qui fera baisser le ton de votre partenaire naturellement.
4. Apprendre à déléguer
Pour s’alléger, il faut apprendre à déléguer, mais à déléguer pour de vrai ! Et c’est parfois moins facile que ce que l’on pense.
Lorsqu’on a l’habitude de faire beaucoup, il est possible d’avoir peur qu’en déléguant, les choses ne soient pas faites au bon moment, et/ou pas correctement (c’est à dire, pas comme on voudrait qu’elles soient faites).
Au début, il est probable que ce soit effectivement ce qu’il risque de se passer ! Peut-être faut-il un peu fermer les yeux, le temps que chacun prenne ses marques dans ses nouvelles tâches.

Apprendre à déléguer, c’est apprendre à laisser l’autre penser et faire du début jusqu’à la fin. Parce que non, dire « est-ce que tu pourras faire ceci, est-ce que tu pourras faire cela… » n’est pas déléguer, et la charge mentale pèse toujours autant.
Chacun doit savoir ce qu’il doit faire, sans avoir besoin de directives.
5. Faire le tri
Dans les choses qu’il y a à faire, il y a des choses importante, urgentes, et d’autres qui le sont moins.
Il peut-être apaisant de faire le tri de toutes ces choses.
Pour cela, on peut utiliser un outil absolument génial et très facile à mettre en place: la matrice d’Eisenhower :

Grâce à cet outil, on
sait facilement reconnaître ce que l’on doit faire en priorité aujourd’hui, à savoir
les tâches urgentes ET importantes (Quadrant 1), ce qui est important mais pas
urgent et que l’on doit planifier (Quadrant 2), ce qui est urgent mais pas
important et que l’on peut déléguer (Quadrant 3), et surtout ce qu’on peut abandonner
et qu’il ne sert à rien de garder à l’esprit.
Parce que nous avons tous un milliard
de choses inutiles qui viennent nous polluer l’esprit, c’est le moment de tout
mettre à la poubelle !
6. S’organiser oui, mais à deux !
Évidemment, l’une des clé pour ne pas se sentir complètement dépassé.e, c’est de s’organiser.
Pour autant, il est important de s’organiser à deux : la charge de l’organisation doit être partagée.
En s’organisant à deux, aucun des deux parties n’a l’impression de subir la situation, ni de devoir respecter des « ordres ». Les choses sont ainsi mieux vécues pour le couple. Vous pouvez par exemple accrocher sur le frigo une liste de tâches que vous vous répartissez et que vous vous engagez à faire. Vous pouvez même transformer ça en jeu, par exemple dire que celui qui fini ses tâches de la semaine en dernier doit un massage à son/sa partenaire 😉

La charge mentale n’est pas une notion à prendre à la légère. Bien que discrète, elle reste une des causes principales de séparation.
Pour autant, elle est loin d’être impossible à résoudre !
Le chemin peut être long, et certains ajustements devront sans doute être nécessaires.
Mesdames, n’ayons pas peur de parler de charge mentale.
Pour en savoir plus sur la charge mentale, cliquez ici ou rejoignez la page @taspensea » sur Instagram
Article: Chloé Bordier pour ©Madameportelaculotte